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Dans sa redingote  grise ouverte sur un plastron blanc, la gracieuse fauvette babillarde virevolte dans les feuillus et les buissons épineux.  Particulièrement gracieuse au printemps, en plumage prénuptial,  elle se distingue de ses cousines par la taille, le poids et le  chant; celui-ci se résume à des trilles répétées très sonores.

Sa zone de nidification s'étend au nord d'une ligne partant de la Bretagne au Jura français. En Belgique,  sans être rare ni abondante, elle niche partout mais principalement au sud de sillon Sambre et Meuse.
La longévité maximale connue porte sur 9 ans 2 jours.

 
 Migration et stratégie de mue

 

  

Migration: la babillarde migre la nuit en solitaire,  par la voie sud-est, pour atteindre ses quartiers d'hivernage en Afrique du centre-est. Les reprises ci-dessous  permettent de suivre l'itinéraire emprunté par des oiseaux bagués dans la zone de nidification. 
Mue:
1) mue postjuvénile .
L'oiseau né  au printemps effectue une mue partielle sur place avant la 1ère migration.
2) mue postnuptiale.
L'oiseau nicheur effectue une  mue appelée  postnuptiale qui concerne tout le plumage et sera terminée avant la migration d'automne.

3) mue prénuptiale.
En hivernage,  l'oiseau effectue une mue partielle dite prénuptiale  avant la migration de retour.   Le manque d'observation et d'étude spécifique sur place ne permettent pas d'établir avec précision son étendue.
L'observation des oiseaux capturés au printemps révèle une grande disparité. Certains oiseaux présentent un plumage frais correspondant à une mue très étendue et  d'autres  affichent une très forte usure pour des plumes non renouvelées
Le cas de l'oiseau  bagué le 21-06-2005 ne constitue pas un cas isolé.

Lieu de baguage

 

Date

 

Lieu de reprise

 

date

 Observations

Belgique Ploegsteert  (Hainaut)
Belgique Zulte (Flandre orient.)
Angleterre (Suffolk)
Angleterre (Wiltshire)
Belgique Jupille

02-05-1984
05-08-1989
24-08-2011
03-07-2010
03-09-1969

Tchécoslovaquie Divcice
Chypre St Nicolaos of Cats
Yougoslavia
Soudan
Egypte

15-04-1985
04-10-1989
24-09-2011
01-04-2011
10-10-1969

 Migration de retour après hivern.
Migration vers hivern. 2982 km
Migration vers hivern. 1.176 km
Hivernage 5.577 km
Trouvée morte par Smithsonian Institut de Washington
L'oiseau bagué 21-06-2005
 
   
3 4 5a
   
Cet oiseau ne ressemble en rien à l'adulte (2) et à première vue  pourrait être considéré comme juvénile (5b). Les plumes du corps très usées paraissent lâches mal structurées comme chez un juvénile (5b), elles différent totalement de la parure élégante de l'oiseau  capturé moins de 2 mois plus tôt et de dos qui pourrait identifier l'oiseau !.
L'iris  brun brillant (5a )  entraîne un doute et une observation approfondie d'impose.
6. Les grandes couvertures internes , les plus sollicités par le frottement,  montrent des barbes distendues (6a), l'extrémité de l'une d'elles (6b) est cassée. Dans les petites et moyennes couvertures (c) l'abrasion a  rendu le bord de l'aile brunâtre
7. les alula 1-2-3  étroites usées présentent un liséré clair qui fait penser à une blanchiment de décoloration plutôt qu'à un bord gris.
8-9-10. L'usure très importante  affecte les rectrices (8) et les primaires P3-4  vraisemblablement de première génération non muées (9- 10) . L'oiseau est un adulte avec une mue postnuptiale perturbée et sera désigné comme 2Y.
Un oiseau juvénile (5b) présente aussi le plumage mal structuré caractéristique mais les plumes fraîches apparaissent plus longues sans décoloration..
  5b
   
      8  
     
6   7   9   10
Le plumage postjuvénile; oiseau de 1Y
 
    CG 10 seule retenue, signifie une mue importante.La carparla ou couverture carpienne de même teinte que la GC voisine n'est pas muéeAl 1 de même teinte que les PC est la seule muée des Alula
8   9   10
 

La mue postjuvénile comprend:
-  toutes les plumes du corps, sans usure celles-ci donnent
   à l'oiseau une apparence plus brunâtre
- toutes les petites couvertures (PC) et toutes les couvertures moyennes (Mc)
- de 5 à 10 grandes couvertures (GC) et selon L.Jenni et R. Winkler24% des oiseaux muent toutes les GC et aucune limite de mue ne peut plus être observée
- environ 1/3 des oiseaux muent une partie des 3 tertiaires (11) et des 3 alula ainsi que la carpale (10 infobulles).
- les rectrices (R) ne muent mais une perte accidentelle peut faire apparaître une ou  des plumes de deuxième génération.
L'iris constitue un critère secondaire (photo 9 - 20 - 21 - 22 - 23 ).

11   12    
Le plumage postnuptial (>1Y)
 
   
13   14   15
   

Lors de la mue postnuptiale avant la migration d'automne, la fauvette babillarde remplace tout le plumage, la mue est totale (13). Les  alula (14) muées montrent une fine lisière gris brun, aucune usure n'apparaît . L'oiseau peut prendre une teinte plus bleutée chez les oiseaux de >2Y.

Le  critère principal tient à la coloration des rectrices externes ( R 4-6). R6 s'avère blanche sans trace de brun,  l'extrémité de R5  et R6 porte une tache blanche. Pour éviter d'être influencé par une perte accidentelle, Il convient de vérifier les deux cotés.

   
Le plumage prénuptial ( 2Y, >1Y,>2Y)
 
     
16   17   18   19
   

Trop peu de données de la mue prénuptiale proviennent d'études sur place. L'étendue de la mue prénuptiale varie fortement suivant les individus et peut même être très limitée comme les photos (16- 19) le montre.
La rectrice externe R6 (16) n'a pas été remplacée au printemps, sa teinte fait penser une plume postjuvénile par comparaison

avec (12- R6).  Le même raisonnement peut s'appliquer aux extrémités de R 6-4.
Une différence d'usure entre les 3 alulas ou entre les 3 tertiaires pourrait éventuellement qualifier un oiseau de  2Y (19).
Dans l'incertitude, la prudence s'impose et qualifier l'oiseau de >1Y c-à-d âge inconnu n'est certes pas critiquable.

   
L'oeil
 
     
20   21   22   23

Chez la plupart des espèces, il existe une évolution dans la coloration de l'iris qui plus terne chez un  jeune   devient progressivement plus brillant et plus coloré pour atteindre une teinte finale stable. Ainsi l'iris de la fauvette babillarde passera du brun terne (19) au gris brun brillant (20-21). La brillance et la coloration jaune verdâtre peut rarement être observée  (21).

 
Détails
 
     

24. Plumes sétiformes ; 4 poils protègent les commissures du bec .

25: Certaines espèces de sylviidés, dont la  fauvette babillarde, portent parfois une masse poisseuse au front connue sous le nom de "pollen horn". Elle résulte d'une charge de pollen que l'oiseau récolte involontairement en se nourrissant de nectar dans les quartiers d'hivernage ou sur le chemin du retour. L'oiseau se débarrasse de cet agglomérat en se frottant le bec aux branches



A voir:


http://ardeajournal.natuurinfo.nl/ardeapdf/a85-223-231.pdf

 

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