Le nourrissage hivernal
 
 

Contrairement au nourrissage estival, le nourrissage hivernal doit uniquement assurer la survie des oiseaux.
Les règles d'implantation diffèrent peu de celles indiquées pour la période printanière ou estival.
En période de gel intense ou d'enneigement les chats restent au chaud mais les oiseaux de proie deviennent par nécessité plus hardis, l'implantation des mangeoires sera donc adaptée: les zones de distribution surtout au sol seront proches de refuges, haies ou buissons.
 

 

Les oiseaux hivernants moins farouches peuvent être nombreux et d'espèces diverses, un seul type d'aliment se révèle insuffisant et coûteux. Il convient en effet d’offrir aux individus invités des graines spécifiques et s'opposer aux "pique-assiettes" qui par leur taille pourraient manger autre chose. Évidemment ceux-ci doivent également être nourris, il faut donc absolument adapter la distribution en fonction des possibilités de chacun et cela en diversifiant les points de nourrissage et en orientant par des moyens mécaniques simples les "pique-assiettes"  vers une nourriture en rapport avec leur appétit.

 

 

Situation et disposition
     
 
1   2
 

1. Situation géographique : le nourrissage se situe à Jupille 50°39 N 5° 38 E en bordure de terrains herbagers parsemés de bosquets.
2. Implantation des mangeoires au nord:
Point 1 et  2 :  distribution sur les trapillons de citernes de maïs entier et concassé
Point 3 : à l'intention des rougegorges et accenteurs distribution d'arachides broyées dans une mangeoire  protégée contre les pique-assiettes (voir photos 5-6-7).
3. Implantation des mangeoires au sud :
Point 4 : mangeoire en hauteur garnie d'arachides broyées et de tournesol.
Points 5-9 : mangeoires au sol pour rougegorges et accenteurs
Point 6 : nourrissage au sol pour merles, moineaux et tourterelles.
Point 7: mangeoire tunnel.
Point 8: mangeoire pour merle.
point 10: boules de graisse

3  
     
Tous les oiseaux sont invités mais sus aux piques assiettes
Quoi et pour qui ?
 
 
     Oiseaux des jardins

Arachides

Tournesol
    
      Maïs
  concassé
       
 Maïs entier
 
    Boules de
      graisse
      
  invité  P-a   invité   P-a  invité   P-a   Invité   P-a   Invité   P-a

Accenteur mouchet      Prunella modularis

  x     débris    débris          

Geai            Garrulus glandarius

     x      x    x     x
 glands
      x

Grosbec Coccothraustes coccothraustes

       x              

Merle      Turdus merula

     x       x    x          

Mésanges          Parus   ......

    x      x              x  

Moineaux        Passer   ...

     x        x          x  

Pic épeiche    Dendrocopos major

     x    x              x  

Pigeon ramier      Palomba columbus

   x    x   x
 glands

Pinson des arbres   Fringilla coelebs

      x      x          

Pinson du nord    Fringilla montifringilla

      x      x          

Rougegorge       Erithacus rubécula

  x    Débris    Débris          

Sittelle   Sitta europaea

 x    x             x  

Tourterelle turque  Streptopelia decaocto

     x      x    x     x      

Verdier       Carduelis chloris

     x     x              


      Visiteurs occasionnels
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bouvreuil, Bruant jaune, Chardonneret, Sizerin, Tarin, 

Un point supplémentaire pour la distribution de petites graines, millet plat et rond, chanvre ou mélange de graines pour oiseaux de volière peut les aider.

 
Pillage = gaspillage, comment le réduire

Les pique-assiettes se nourrissent aux dépens  d'espèces plus faibles en ingurgitant arachides et graines de tournesol ; c'est-à-dire les aliments les plus coûteux. Le merle noir se révèle particulièrement glouton bien qu'il puisse  survivre en mangeant du maïs concassé. Comme dans la nature chasseur devient souvent chassé, il devra lui aussi éviter d’autres oiseaux plus gros.

Il n'y a qu'aux boules de graisse que ces derniers ne peuvent accéder alors si l'on veut garantir aux accenteurs,  rougegorges, pinsons et verdiers l'accès à la nourriture qui leur convient, la protection de leurs mangeoires  reste la seule solution.
 La modification des mangeoires commerciales ou la construction de dispositifs spécifiques s'impose et voici quelques exemples.

 

 

Protection d'une mangeoire en hauteur
 
 
Alimentation : Arachides broyées et tournesol
But: empêcher merles et tourterelles d'atteindre la nourriture tout en permettant le passage des mésanges, verdiers, sittelles, pics épeiches (ces derniers se posent verticalement sur le bord et arrivent à saisir des graines).
Moyen: ce type de mangeoire a été équipé d'une trémie (a) pour une distribution continue de graines de tournesol (voir page principale;
http://www.sciencesnaturelles.be/cb/nourrir_oiseaux/nourrir.htmEn
2 faces (b) sont couvertes d'un treillis à mailles de 1 cm, la troisième face (c) est ouverte mais un treillis à larges mailles (c) bloque les  merles et tourterelles.

 

 

4

 

 

Protection d'une mangeoire au sol
 
   
5   6   7

Les rougegorges et les accenteurs se nourrissent principalement au sol et visitent très difficilement les mangeoires.
Cette mangeoire de même type que (4) garnie de maïs concassé et d'arachides broyées permet à un petit oiseau de se glisser sous le treillis (a), celui-ci ménage un espace de fuite par le haut (b).

  Les arachides constitueraient un repas de luxe que ce merle ne peut atteindre, même en étendant le cou la forme du treillis (5a) le tient à distance.
     
   
8   9   10

Les dispositifs précédents empêchent le merle d'engloutir la pitance des plus faibles,  mais il faut le protéger  à son tour des oiseaux plus gros que lui.
Ces derniers seront tenus à distance par un treillis à larges mailles autour d'une mangeoire (8-9) ou simplement posé sur le sol autour d'un pavé (10-10a).
Les merles, les pinsons, moineaux et verdiers (9) n'éprouvent aucune difficulté à se faufiler entre les mailles.
Ils se sentent  plus à l'aise à l'air libre que dans les mangeoires avec un toit .
Le merle   trouve  un espace aménagé où il peut se restaurer calmement et il ne sera pas honni s'il en chasse les autres, ceux- ci reviendront en son absence.

10a  
   
   
Mangeoire en tunnel
             
     
11   12   13   14
   

Les magasins de colombophilie vendent des grilles  pour fermer les loges des pigeons,on peut les assembler pour former un tunnel. Un petit oiseau  y accède  par le haut ,

ou latéralement ce qui lui évite de se poser dans la neige. Toutefois, les graines mal protégées de l'humidité doivent être étalées en moindre quantité et la planche nettoyée régulièrement.

       
Nourrissage au sol (sur dalle en béton point 6)
       
15
 
15a

15. Les moineaux  se restaurent au sol et en groupe. Ils restent toujours en alerte et au moindre bruit, au moindre mouvement suspect, ils filent se mettre à l'abri dans la haie.

15a. Les points de nourrissage 1-2 ont été aménagés pour les gros oiseaux, il n'empêche que quatre pique-assiettes s'en prennent au maïs concassé mis à la disposition des moineaux.

   
Nourrissage sur trapillon ( point 1 - 2)
 
16

16. Les ramiers apprécient un endroit dégagé avec à proximité de grands arbres d'où ils peuvent observer longuement la quiétude de l'endroit. L'arrivée au nourrissage d'un merle ou d'une tourterelle suffit souvent à déclencher l'arrivée massive des pigeons
Assez disciplinés, les ramiers mangent très groupés sans se quereller, la dispersion de graines sur une grande étendue ne s'impose donc pas. Une taque de 1mx1m recouvrant une citerne convient parfaitement, 'auto-déneigeante"  elle évite les pertes et la dégradation du maïs.
17. Les pigeons ramiers réagissent avec une rapidité phénoménale.
Pour réaliser ces photos, l'appareil disposé sur pied, à 6m du groupe et déclenché à distance en rafale enregistra 3 images par secondes ce qui fait un délai de 0,33 sec entre ces deux vues.

17

 

 
Les boules de graisse
       
 

Tous les oiseaux voltigeurs connaissent et apprécient les boules de graisse. Il faut admirer la faculté d'adaptation des moineaux qui ont compris l'intérêt de cet exercice cependant moins périlleux  sur les grosses boules.
Si toutes ces descriptions peuvent aider les protecteurs des oiseaux à bien les nourrir à moindre frais, nos amis sauront en tirer profit.

18   19  
 
Engraisser les hivernants constitue un gaspillage
 
 

 

La graisse  stockée dans les tissus sous- cutanés et autour de certains organes à l'exception du coeur constitue le seul réservoir d'énergie.
 Pour les hivernants, la constitution d'importants dépôts graisseux ne s'avère guère utile. Contrairement aux mammifères la graisse intervient très peu dans l'isolation thermique du corps.
Un niveau d'adiposité   bas  se révèle suffisant pour les déplacements erratiques journaliers et la production de  chaleur pour assurer la survie pendant les nuits froides.

 

 

 Par contre, pour les migrateurs au long cours, les vols d'endurance et le franchissement des barrières naturelles sans escale nécessitent d'importantes réserves de combustible donc de graisse.
Ainsi la fauvette des jardins, après une phase de suralimentation (hyperphagia) peut peser 1,5 fois à 2 fois son poids normal ce qui lui permettrait de parcourir 1000km sans escale. Toutefois ces oiseaux, rechargent régulièrement leurs réserves lors de courtes étapes  pour atteindre les quartiers d'hiver en Afrique tropicale.

Par temps de neige, deux distributions à heures fixes suffisent.
 Les graines  non consommées le soir se révèlent superflues
 

Sur un sol fortement enneigé les oiseaux atteignent difficilement les graines.
Une table de grande dimension placée en hauteur avec un accès via un arbuste est préférable.
Face aux conditions atmosphériques difficiles, il convient d'être tolérant à l'égard des "pique-assiettes"
 
 
         
   
    Cet étourneau, hardi voltigeur, fait tomber des miettes que ses congénères récupèrent.
 
20-12-2010
 
   
       
   
       
La hauteur de neige au sol dépasse 20 cm. Les mangeoires (a) et (b) sont recouvertes mais accessibles, la table en hauteur (c) a été modifiées et comporte  deux plateaux: (d) zone couverte pour les granivores. (e) zone à ciel ouvert pour merles, pigeons, et tourterelles.  

En haut, les pigeons ne sont guère gênés par la neige, ils retrouvent facilement le maïs. 
En bas, des pommes étaient destinées aux grives litornes, (ci-dessous) l'étourneau les apprécient également.

 

Les pinsons des arbres préfèrent nettement se nourrir au sol, ceux-ci délaissent le maïs concassé au profit des arachides moulues. Pour cet oiseau très méfiant il est préférable de ne pas déblayer l'environnement.