Identification

 
 

         


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La fauvette des jardins n'honore guère son nom, elle ne fréquente ni les jardins ni les endroits dépourvus de buissons.
Elle se cantonne dans les fourrés feuillus denses assez hauts avec ou sans la présence de grands arbres.
La fauvette des jardins se caractérise par un plumage gris beige uniforme (1) sans détail significatif seul un léger collier (2 et 6)   gris pâle orne sa nuque.
Difficilement confondue avec les 3 autres fauvettes du pays, son identification sur le terrain requiert un minimum d'attention, d'autres sylviidés; les rousserolles, l'hypolaîs ictérine présentent également un plumage uniforme mais de teinte légèrement différente par contre la silhouette arrondie et robuste de la fauvette constitue un critère fiable.

       
   
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Une ressemblance certaine avec la fauvette épervière requiert  l'attention. la fauvette épervière n'habite pas l'Europe de l'Ouest mais chaque année  quelques individus s'égarent chez nous,  son observation est soumise à homologation.
En (3) la ressemblance ne fait aucun doute, à droite la fauvette des jardins  apparaît plus petite et plus svelte mais les plumages uniformes similaires provoquent un risque de confusion.
Certes, en gros plan,  un légère différence apparaît à la tête sur les photos figées mais si l'on se replace dans le

contexte d'une observation sur le terrain cette différence n'est pas suffisamment significative.
Même en main les mesures biométriques restent les seuls critères irréfutables.
                              Fauvette des jardins     fauvette  épervière
Grandeur:                       14 cm                          15,5 cm
Envergure              20-24,5 cm                       23-27 cm
Longueur alaire:     76-82 cm                        88-94 cm
Poids:  la variation de poids selon l'adiposité  ne permet pas de fixer des valeurs de référence (voir ci-dessous).                  

 

 

Sexe

La détermination du sexe par l'observation du plumage s'avère impossible, seuls le chant et la plaque incubatrice permettent de séparer mâle et femelle.
 

Age

 
   

Plumage juvénile

   
     
 

Le plumage juvénile ne présente pas une teinte fondamentalement différente du plumage postjuvénile. Les plumes de vol, couvertures alaires, toutes les rémiges et les rectrices ne muent d'ailleurs pas la première année.
Il n'y a donc que les plumes du corps qui par leur structure lâche et des détails comme les commissures du bec et la coloration très temporaire des parties nues qui offrent une possibilité de reconnaître un jeune oiseau.

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Plumage postjuvénile  
   
   
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La fauvette des jardins effectue une mue partielle après la nidification, elle renouvelle seulement les plumes du corps.
8. Les remiges P,S et T (a), les couvertures primaires CP (b) les grandes couvertures GC (c) et alula Al (d) apparaissent toujours sans usure.

9. Toutes les CG présentent une forme, une teinte et un état de fraîcheur identique. Les plumes du corps (f) toutes muées assurent un bon pouvoir d'isolation grâce à leur structure serrée contrastant avec les plumes juvéniles (6-7)
10. Les rectrices R1- R6 présentent le même état de fraîcheur avec des extrémités assez pointues

 

 

Plumage postnuptial  
   
     
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La fauvette des jardins muera les plumes de vol dans les quartiers d'hiver en Afrique.
11.Elle  présente donc en automne  des plumes alaires et des rectrices partiellement décolorées, usées.

12. Les tertiaires qui assurent la liaison aérodynamique entre l'aile et le corps présentent une usure par frottement.
13 -14. Les rectrices affichent également une usure prononcées.

 

 
Migration: généralités

Marcel  S. JACQUAT a publié dans la "Revue de la Société Romande pour l'étude et la protection des oiseaux"   N° 457 de septembre 1999 en " PAGES D'INITIATON"  un article de  intitulé "La migration des oiseaux" qui constitue un excellent point de départ pour sensibiliser les ornithologues amateurs à ce phénomène naturel complexe.                  Cliquer ici

Revue de la Société Romande pour l'étude et la protection des oiseaux:     http://www.nosoiseaux.ch/

   
 

  
- Le noctambulisme
Il n'est pas surprenant que le rossignol dont l'activité nocturne est connue ou certains échassiers actifs aussi bien le  jour que la nuit migrent la nuit. Par contre le fait que des oiseaux essentiellement diurnes en dehors de la période  migratoire  deviennent totalement ou partiellement noctambules doit être considéré comme une adaptation bénéfique.  Parmi 7 hypothèses généralement proposées pour justifier la migration nocturne, il semble que l'alimentation et la sécurité physique accrue soient des critères d'étude à  privilégier.

1. Alimentation:
 La majorité des migrateurs s'alimentent exclusivement pendant la journée. La migration surtout au long cours exige des réserves d'énergie considérables. Le stockage de la graisse  ou la reconstitution du stock exige au moins une journée entière d'alimentation lors d'étapes. Le vol de nuit serait donc un gain de temps.
2. Sécurité physique:
Les températures aériennes de nuit plus basses et l'humidité relative plus forte provoquent un rafraîchissement corporel et évitent ainsi la déshydratation.

 

Les migrateurs au long cours

   

Dans la plupart des cas la migration consiste simplement en un voyage des zones de nidification vers les quartiers d'hiver et retour.
Pour les passereaux les déplacements peuvent atteindre quelques centaines de Km pour les migrations de moyennes distances par contre les migrateurs au long cours parcourent plusieurs milliers de km.

Les rousserolles verderolles atteignent  le centre et le sud de l'Afrique en passant par la voie de l'est.
La fauvette des jardins hiverne en Afrique sub-tropicale en passant par la voie sud-ouest, elle doit survoler les Pyrénées, traverser la mer Méditerranée et survoler ou contourner le Sahara.  La consommation d'énergie pour assurer ces vols d'endurance nous paraît  inimaginable. 

 

   
L'adiposité

 

 

Les lipides constituent de loin le plus haut contenu calorique que le corps de l'oiseau peut facilement mettre en réserve sous forme de dépôts graisseux dans les tissus cutanés, sous-cutanés ou dans différents organes à l'exception du coeur. Le degré d'adiposité représente la quantité de graisse stockée, cette réserve d'énergie, immédiatement disponible, diminue progressivement au cours des vols d'endurance.
 L'oiseau doit faire  étape pour reconstituer ses réserves de "carburant" sans quoi il risque "la panne sèche". Tout oiseau imprudent ou surpris par des conditions de vol difficiles dispose d'une "réserve très limitée" en catabolisant les protéines des muscles pectoraux, mais le risque d'épuisement le guette.
La fauvette des jardins par une suralimentation (hyperphagia) avant la migration peut accumuler tellement de graisse que son poids peut augmenter de  100%.
14. Une fauvette baguée en dehors de la période migratoire pesait 17,7 gr , seul un cordon graisseux apparaît entre les muscles de l'abdomen et les pectoraux.
15.  Cet oiseaux très gras, bagué à la Station Hesbaye aux Awirs le 07-09-2009, pesait 27,5 gr. Par des conditions de vol favorables elle pouvait espérer parcourir au moins 1000 km sans escale.

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Pour en savoir plus:
16. Nouveau précis d'Ornithologie, Guilhem Lesaffre
      Edition Vuibert - lecture aisée
17. Ornithology Third Edition Frank B. Gill
     
Bonne connaissance de l'anglais requise.
18. CONTROL OF BIRD MIGRATION Peter Berthold
     
Edition Chapman & Hall.
Très bonne connaissance de l'anglais technique et pré requis ornithologique indispensable.

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Février 2010, G. Gast