ML>Oiseau en main, grive musicienne, Gaston Gast
 
     

La grive musicienne(Turdus philomelos) aussi commune dans certaines régions que le merle noir, elle se montre plus farouche,  son chant très mélodieux permet de la localiser mais elle reste  difficile à observer. Une partie de la population nicheuse en Belgique migre vers le sud et une partie des migrantes venant du nord peut faire halte chez nous si la nourriture reste disponible en hiver.
Trois autres grives peuvent être observées en Belgique suivant les saisons:
- la mauvis la plus petite nous vient du Nord par  migration  nocturne
- la litorne, la plus colorée originaire de la Taïga, elle  progresse vers l'ouest et niche en Ardennes. Ce n'est que par temps de neige qu'elle s'approche des habitations

- la draine, la plus grosse assez sédentaire ressemble en plus gris à la musicienne.

Identification

 
   
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Tenue en main ou observée de près, l'identification de la musicienne  ne pose guère de difficultés.
Le front, la calotte crânienne  et les parties supérieures (1) apparaissent brun chaud. A la base du bec, jusqu'à l'arrière de l'oeil s'étend une zone diffuse chamois et une moustache noirâtre.
Le dessous (2), gorge, poitrine et ventre blanc chamois  parsemé de taches sombres, les axillaires et couvertures sous alaires chamois orangé (3) la caractérise.
Des taches apicales chamois garnissent les couvertures alaires. Les parties supérieures brun chaud contrastent peu avec le croupion et les sus-caudales légèrement plus brun olive. La queue brune ne comporte pas de partie blanche.
Formule alaire (5) (documentation 8 page152):
Longueur alaire: 109-123 mm
P3-4 point extrême de l'aile
P2 se situe entre P3 et P5
L'émargination du vexille externe (E) atteint P3-5L'émargination (I) du vexille interne se limite à P2-3 et rarement enP4.

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Sexe

La détermination du sexe par l'observation du plumage reste impossible.

Age

Les grives effectuent une seule mue en automne avant migration ou hivernage.

 

Le plumage juvénile  
   
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Le plumage juvénile (doc 7 V page 999) répond aux caractéristiques habituelles, plumes du corps lâches et peu structurées, commissures incomplètement cornées,  teinte générale plus rousse que l'adulte avec des taches à la poitrine (6) plus petites et le manteau très moucheté (7).
La connaissance des couvertures alaires

 juvéniles (9) permettra de décerner la limite de mue postjuvénile. Les grandes taches  apicales brun chamois sans usure constituent l'enseignement principal. Les forme et teinte des alula, couverture carpienne, et couvertures primaires se détectent plus difficilement et constituent des critères d'appoint.

   
Le plumage postjuvénile  
     
 
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La mue postjuvénile concerne les plumes du corps, toutes les petites et moyennes couvertures et quelques grandes couvertures internes en moyenne 3,9 (Doc 9 page 113).
En (9) la limite de mue se situe en a; les plumes de droite sont muées et postjuvéniles, les plumes de gauches  seront renouvelées lors de la mue postnuptiale car il n'y a pas de

mue prénuptiale chez la musicienne.
En octobre, le remplacement de plumes du dos en (b) est anormal, il doit s'agir d'une perte accidentelle de ces plumes.
Les grandes plumes de vol ne muent pas la première année, les rectrices juvéniles s'avèrent étroites et pointues. Cependant cette forme évoluera avec l'usure et ne constitue qu'un critère d'appoint.

 

 

 

Le plumage postnuptial

La mue postnuptiale concerne l'entièreté du plumage, elle débute au plus tôt fin juin et au plus tard à la mi-août. La mue des primaires dure 50 jours (documentation 10 page 69).

     
 
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Les photos 11-12 montrent le plumage d'un même oiseau. Les Gc ne présentent ni différence de forme ou de longueur ni contraste de teinte. Les taches apicales réduites n'apparaissent que sur le vexille externe (11). A noter la différence entre les moyennes couvertures juvéniles (8) et celles muées en (9) et (11)

Les plumes de vol de deuxième génération se reconnaissent aisément au niveau des rectrices fraîches, larges et sans pointe (11). Ces détails  permettent de  définir la grive >1Y sans savoir son âge exact et de sexe indéterminé.

   
Détails
   
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13. Chez tous les grands turidés, des plumes sétiformes garnissent la mandibule supérieure mais également la mandibule (a) inférieure.
14. Quelques poils protègent les narines ovales en communication par une  cloison nasale  incomplète.

15. Les tiques qui infestent souvent les grives s'accrochent aux commissures, au  menton et sur le pourtour de l'oeil. Pour en débarrasser l'oiseau, il convient de déposer une goutte d'huile d'olive sur l'insecte et de  relâcher l'oiseau. Le système respiratoire perturbé, les tiques se détachent en douceur. Voir aussi la grive mauvis (12).

 
Grive mauvis Turdus iliacus
 
Identification

           1 g

Plus petite et dotée d'un chant moins mélodieux que la musicienne, la mauvis se rencontre en Belgique  lors de la migration.
Oiseau nordique de la Taïga, elle semble s'étendre  lentement vers l'Ouest mais ne niche pas encore dans nos régions.


Lors d'une période hivernale douce ses mouvements erratiques sont fréquents mais elle fuit vers le Sud dès les fortes gelées et les premières neiges.
La taille, le  grand sourcil chamois crème (
1), les sous alaires et axillaires rousses (2) et la poitrine rayée (3) plutôt que tachetée la différencient des autres grives.
Formule alaire  :
Longueur alaire: 109-127 mm
P3 point extrême de l'aile
P2 se situe entre P3 et P5
L'émargination se situe au vexille externe  en P3-5, et au vexille interne en P2-4.
(4).

 

   
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Sexe

Comme pour la musicienne, la détermination du sexe par l'observation du plumage reste impossible.

Age

Comme toutes les grives, elle effectue une seule mue annuelle en automne dans la zone de nidification avant migration ou hivernage. 

 

Le plumage juvénile

La littérature indique que la mue postjuvénile se termine en septembre, l'observation d'un oiseau en plumage juvénile ne peut raisonnablement pas être espérée en Belgique.

   

Le plumage postjuvénile
 et
plumage postnuptial

La mue postjuvénile partielle comprend les plumes du corps, les petites et moyennes couvertures et  quelques grandes couvertures. Des tertiaires peuvent très rarement muer, les rémiges et rectrices ne sont jamais renouvelées sauf perte accidentelle.
Toutes les plumes se renouvellent par la mue postnuptiale.

 
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L'observation d'une mauvis juvénile en Belgique n'est pas établie. Le processus de sa mue postjuvénile ne diffère guère de celui de la musicienne. L'âge 1Y/2Y  relève de la recherche d'une limite de mue dans les grandes couvertures (5) la moyenne s'élève à 4,7 (Doc 9 page 115).

Lorsque ces grandes couvertures appartiennent toutes à une même génération (6) on peut dire que l'oiseau a mué au moins une fois complètement c'est pourquoi il est noté >1Y /  2Y sans autre précision.

   
7   8   9

Par rapport à la musicienne, deux auteurs (doc 8 et   9) considèrent l'extrémité de T8-9 comme un critère supplémentaire.
La tache apicale claire bien définie (7) appartient à la génération juvénile alors qu'après la mue postnuptiale (8) ce détail est estompé ou absent.

La forme pointue des rectrices constitue un critère peu fiable en raison de l'usure. Celle-ci apparaît au moins d'octobre et ne fera que s'accentuer.

 
Détails
 
   
10   11   12
Des plumes sétiformes réduites (10) protègent les commissures.   Les "poils" implantés à la mandibule inférieure et dirigés vers le haut constituent une particularité propre à certaines espèces;  toutes les grives, le merle,  la pie...Ces poils n'existent à la mandibule inférieure chez les insectivores, granivores, étourneaux...
Chez les grosbec, verdier, pinson du nord et des arbres, il semble raisonnable de  donner à cet attribut un rôle tactile qui permet à l'oiseau de positionner une graine avant de la croquer. 
Les tiques (11-12) infestent de nombreuses espèces d'oiseaux et aucune grive n'y échappe. 


Cet invertébré peut transmettre différentes maladies dont la borréliose ou maladie de Lyme à l'homme.  L'éclosion des oeufs pondus dans le sol donne naissance à des larves qui se transformeront en nymphes qui elles deviendront des tiques adultes mâles ou femelles. La larve, la nymphe et la tique adulte femelle se nourrissent de sang. La morsure par le rostre est indolore mais transmet l'agent infectieux. La larve présente  6 pattes tandis que les nymphes et adultes en ont 8. Une tique gorgée de sang prend une couleur noire. (12).

 

 

 


©  Copyright 2005  Gaston Gast